Vous rêvez d’écrire sans savoir par où commencer ?
Votre projet est en cours et vous avez besoin d’aide ?
Le bruit du monde, maison d’édition installée à Marseille, vous propose de bénéficier des conseils et de l’expérience d’auteurs et d'autrices reconnus.
« Un objet existe-t-il indépendamment de celui ou celle qui le regarde ? Éternelle question philosophique… À l’inverse, quel pouvoir un objet, bien qu’inanimé, peut-il avoir sur nous et sur notre existence ? Même un objet du quotidien, à la fonction en apparence exclusivement utilitaire, remplaçable et reproductible, peut être support de souvenirs. Après une rupture ou un deuil, un objet même trivial peut susciter l’émotion en ce qu’il rappelle le disparu. Tout objet qui nous a été offert est nécessairement chargé d’une forme de fétichisme, impossible à reporter sur un objet équivalent lorsque le premier est perdu ou brisé. À l’ère du virtuel, je vous propose de retrouver le pouvoir de suggestion du concret.
Car en tant que support physique de l’imagination, l’objet est une ressource infinie pour la création. Ainsi, à partir d’objets réels ou imaginaires, liés à des moments importants de votre vie ou porteurs d’une symbolique essentielle à vos yeux, vous élaborerez un ou plusieurs textes, qui pourront prendre des formes diverses mais auront en commun de creuser aussi bien par la forme et par le fond la question du rôle que les objets peuvent jouer dans notre existence. Ce stage nous permettra de réfléchir à la manière dont les objets, dès lors qu’ils sont mis en relation avec un sujet qui les scrute, se les approprie, en tire toute la substantifique moelle, peuvent être un formidable stimulant pour l’imaginaire. »
Emmanuelle Favier
« À Marseille, écrire le roman de nos origines.
Nous sommes tous des migrants, nous venons tous de quelque part, même si nos familles sont là depuis toujours, nous sommes un port, des gens qui viennent et qui partent.
Lire et écrire pour prendre de nos nouvelles, apprendre d’où l’on vient, qui on est.
La première quête, celle qui fonde le reste, le premier matériel est l’enfance, et avant elle l’origine. « D’où je viens ? » Le reste en découle. J’ai mis des années à accepter que la question structurait la suite de l’histoire.
Dans ce roman des origines, où sont nés nos parents, nos grands-parents, il n’y a pas de petite histoire, de honte, de « pas intéressant », de « je sais déjà tout », « mon histoire est banale ». Migration, identités, religion, gestes, recettes de cuisine, vocabulaire, habitudes, traditions, refus ou acceptation de nos origines, des parcours avant nous sont le ‘‘matériel’’ sur lequel nous allons travailler ensemble.
Trois jours pour aller à sa recherche, se souvenir, enquêter, en faire le récit exact ou inventer ce qui manque. Et aussi des exercices d’écriture pour ne pas avoir peur d’écrire, être le plus simple possible. »
Colombe Schneck
Un vieux bar de quartier, un appartement résidentiel, un village de montagne, un vieil oncle réac, une sœur un peu folle, un ami possessif, un boulot pénible…partout, à tout âge, nos yeux ont photographié, nos mains ont touché, nos oreilles ont écouté, nos cerveaux ont enregistré une matière prête à se répendre dans nos textes.
Pasolini comparait nos regards à une caméra filmant en continu, jusqu’à notre mort. Écrire c’est mettre en scène ces fragments de mémoire, ces rushs de vie et de sensations. On peut les livrer tels quels ou leur faire jouer une autre musique. Changer un prénom, un visage, un parfum, un angle de vue, un trait de caractère. Un rien et un personnage, un lieu, se transforme. Ton propre frère devient un épicier de nuit, un coiffeur altermondialiste, un sportif de haut niveau ou un banquier climato septique. Un détail, une lumière, et la rue de ton enfance est plongée dans une ambiance d’entre-deux guerres.
Dans ce stage on va travailler notre mémoire comme une matière à sculpter et à injecter dans nos fictions. On va s’amuser à faire danser le réel avec l’imaginaire.
Hadrien Bels
Paris-Soir, 31 décembre 1941 : « On recherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1m55, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41 boulevard Ornano, Paris. »
Cette annonce, aussi banale que mystérieuse, a servi d’inspiration à l’écrivain Prix Nobel de littérature Patrick Modiano pour écrire son chefd’œuvre Dora Bruder. Comment se servir de bribes d’archives comme inspiration et point de départ pour une fiction ? Sur quel fil tirer ? Quel détail ouvrira la porte de votre imagination ? Chaque membre de l’atelier choisira à l’avance le document qui lui servira de point de départ pour son travail d’écriture. Que ce soit une annonce, un extrait d’archives, un article du journal local ou une trouvaille du grenier familial, il faudra que ce document révèle en vous le désir d’imaginer, le besoin de chercher, le plaisir de raconter.
Chaque atelier commencera par une discussion autour d’un texte : de Patrick Modiano à W. G. Sebald en passant par Anna Hope, Christophe Boltanski ou Anne Berest, la littérature des XXème et XXIème siècles est traversée par la passion documentaire. Viendront ensuite des exercices d’écriture autour d’objets, de dates, de personnages. Comment la grande Histoire peut-elle donner corps aux histoires de nos vies quotidiennes ? Comment dépasser le domaine de l’érudition ou du simple reportage ? Comment trouver une voix, un narrateur, un point de vue ?